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L'appel

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Boris va et vient dans sa chambre d’hôtel. Il attend l’appel de Judith et chaque minute le rend plus nerveux. Que va-t-elle lui dire? Qui est cet huluberlu, un autre éso-mystico-pété? Ça le surprend que Judith connaisse ce genre de personne… mais c’est vrai que cette Judith-ci, il ne la connaît pas vraiment. Que va-t-il se passer? Que devra-t-il faire? Comment sortir de cette folie à deux et bientôt à trois?


Boris enfile les questions à voix haute pour se donner une contenance. Peut-être qu’une réponse surgira d’elle-même, peut-être que… La sonnerie de son cellulaire le fait sursauter. « Seigneur, je suis sur les nerfs! Ça n’a pas de bon sens! »


B - Allô?

J - C’est moi!

B – Tu es pile à l’heure ! Pis, ton Gaétan?

J - Je l’ai vu hier soir et je lui ai tout raconté. Il voulait digérer toute l’information et il m’a rappelée ce matin pour me dire ce dont il avait besoin.

B – Quoi, qu’est-ce que tu veux dire?

J – Bien, pour nous aider, il veut que tu dresses la liste de tous les endroits où tu t’es arrêté quand tu as fait ton tour de la ville.

B – Pourquoi?

J – Il veut nous voir ce soir, car il veut te rencontrer et il veut voir les photos et les lettres. Il m’a dit que c’était nécessaire pour que ses perceptions soient claires.

B - Tu crois tout ce qu’il dit!

J - Bien oui! Il n’est pas fou, juste branché. Je ne peux pas t’en dire plus. Quand tu vas le rencontrer, tu vas voir, il est sérieux.

B - Je trouve tout ça aberrant.

J - Boris, je ne vois pas d’autres solutions. Donne la chance au coureur!

B - Ok, ok. Je vais faire ce qu’il demande. Je ne suis pas sûr de me souvenir de toutes les places où je suis allé.

J - Il a bien dit juste les endroits où tu t’es arrêté.

B - Je vais essayer. Je vous retrouve où et à quelle heure?

J - Chez moi à 9 h.

B - J’y serai, même si je trouve ça un peu tard!

J - Qu’est-ce que tu veux, Gaétan préfère le noir. Il a du chat!


Boris entend Judith éclater de rire et lui dire bonne journée. Il n’a pas le temps de lui répondre qu’elle a raccroché. Il se laisse tomber dans le fauteuil près de la grande fenêtre où le plein jour masque la lumière. Décidément, ça ne se simplifie pas, au contraire. Le sentiment d’être à côté de lui-même lui revient encore une fois. Ça ne dure que quelques secondes, mais ça le déroute. Dans quel monde suis-je? Vais-je en revenir? Tout a l’air pareil, mais rien ne l’est. Peut-être que je deviens fou…

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