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Le creuset de la relation

  • F
  • 3 nov. 2024
  • 2 min de lecture

Toute relation est un creuset, peu importe laquelle, même celle avec la caissière du Canadian Tire, car le creuset, « un lieu où diverses choses se mêlent, se fondent », dixit Le Robert, est une forge, oui, pour forger notre être, oserais-je dire notre âme et notre esprit. Être trop prévenante et gentille avec ladite caissière, alors que, dans le fond, on s’en fout, c’est rater l’occasion d’être vraie. Être trop dure et bête comme ses deux pieds, alors qu’elle n’en a rien à foutre de notre attitude, c’est se mentir à soi-même. Être digne et polie avec elle, c’est faire preuve de dignité et de politesse envers nous-même. Ce bref contact avec autrui sert, à sa mesure, à se découvrir, à s’affiner. La relation donne accès à soi/Soi.

 

L’image du creuset m’est apparue en songeant à la rupture avec un amour ou une amitié, quand on s’aperçoit que cette relation était farcie d’hypocrisie et, donc, de mensonge. Comme à mon habitude, j’ai ouvert mon ami le dictionnaire pour connaître l’origine du mot hypocrisie. Surprise, il vient du grec hupokrisis et signifie « le jeu de l’acteur, mimique ».

 

S’il y a de l’hypocrisie et du mensonge, il n’y aura pas de vérité, ni de bien, ni de bourgeonnement de notre être. Si l’on feint les sentiments, si on est hypocrite, on adopte le jeu de l’acteur, on mime les sentiments et la relation, en fait, n’existe pas. On ne vit qu’une apparence de relation qui peut durer des années, des dizaines d’années même, toute une vie! La relation ne s’épanouit pas, elle reste en surface, elle se conforme aux normes sociales, elle ne nous fait pas fleurir. Ça reste dans le confort de la bienséance, du bien dit, du bien pensé, du bien agi. Le creuset est éteint, il n’y a rien qui se mêle, qui se fond. La rencontre pour nourrir la relation, pour mettre du feu sous le creuset, manque d’air. La sincérité s’absente et tout tombe à plat. On n’arrive pas à mettre le doigt dessus, mais on a un petit doute. Notre âme nous chuchote : « Je me sens ratatinée. »

 

Singer, mimer, faire semblant, ça rend misérable, angoissé, déprimé, ça nous remplit d’un sentiment d’isolement. On est faux avec soi et avec les autres. La chaleur de l’affection s’évanouit, le vide en nous se creuse un peu plus chaque jour. On peut même suivre une thérapie pour éviter de faire face à soi-même. On donne le change. Vient un moment où l’on n’a plus de monnaie.

 

Les anciens Grecs associaient le beau, le bien et le vrai. Ils n’avaient pas tort.

 

 

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