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Premier temps mort

  • Cargo
  • 24 nov. 2024
  • 2 min de lecture

Fin novembre.


Au travail, tout s’intensifie. Alors que j’enseigne et que je corrige, on me gave. C’est la multiplication des réunions, des sondages, des fourriels, d’un type d’étudiant.e.s qui se réveille à l’approche de la fin de session pour me solliciter en même temps et la débâcle des formulaires d’accommodements bien malcommodes que je révise parce que ceux qui les remplissent ne savent pas comment. Je n’ai pas le pouvoir de fractionner les heures indéfiniment! Parfois, je me demande si on engorge volontairement les professions que l’on envisage de relever par les robots des riches!


À la maison, je ramasse des feuilles et faire le souper revient trop vite. Je fais désespérément l’épicerie en espérant que l’éclairage me profite autant qu’aux fruits et légumes. Mais la diminution des heures d’ensoleillement fait aussi des heureux parce que leur sommeil s’en trouve mieux : le nombre des étudiants qui pantouflent dans les corridors des établissements scolaires croit exponentiellement.


J’aimerais penser que les averses et le vent d’automne délavent ou délogent certaines tâches sur ma liste, mais je remarque que ma batterie montre déjà des signes de faiblesse alors que la température moyenne n’a pas encore atteint le zéro. Et le retour imminent de la neige fait palpiter mon cœur, car je me découvre un nombre alarmant de cheveux blancs. Rien qu’à anticiper les soucis, les responsabilités et les échéances, je croule déjà sous le poids des précipitations à venir.


Dehors, tout ralentit ou se fige. Moins d’oiseaux en circulation, moins de tondeuses, même le soleil raréfie ses sorties. Seul vous et moi parcourons à vide les artères et les cases de nos territoires respectifs. Nous sommes de la main-d’œuvre quatre saisons, 7 jours sur 7, des trompe-l’œil, bientôt plus que des façades, les produits de nos abandons et de nos désinvestissements.


Quand je me mets à chialer, autrement dit à me plaindre, j’ai atteint un indice de saturation élevé. Avant que d’épuiser mes réserves, je fais volte-face. Je m’aplatis sur le sol, le dos contre Terre pour me soutenir pendant que je tire la plug et que je reprends mon souffle. J’en appelle à l’étincelle seule des étoiles pour me réanimer.


Rester humain est plus difficile que jamais, je trouve.


Cargo

 
 
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